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Empreinte carbone du CBD : report, chiffres et bilan

Empreinte carbone du CBD : report, chiffres et bilan

Le CBD est souvent présenté comme une alternative naturelle et respectueuse de l’environnement. Pourtant, derrière cette image verte se cachent des réalités bien plus complexes. Comme toute filière agricole et industrielle, la culture du chanvre, son extraction et sa distribution génèrent une empreinte carbone mesurable. Comprendre cet impact est essentiel pour les consommateurs soucieux de consommer de manière responsable, mais aussi pour les producteurs qui cherchent à se positionner dans un marché où la durabilité devient un critère déterminant.

La culture du chanvre : un atout écologique relatif

Le chanvre est souvent décrit comme une plante miracle pour l’environnement. Il pousse rapidement, nécessite peu de pesticides et améliore même la qualité des sols grâce à son système racinaire profond. Sa capacité à capter le CO₂ en fait une culture intéressante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Selon une étude publiée dans Science of the Total Environment en 2020, un hectare de chanvre industriel peut capter entre 8 et 15 tonnes de CO₂ par an, ce qui est comparable ou supérieur à certaines forêts jeunes. Cependant, ces bénéfices varient en fonction des pratiques agricoles. L’utilisation d’engrais chimiques, l’irrigation excessive ou la culture en serre chauffée peuvent réduire fortement ce potentiel écologique.

L’extraction et la transformation : une étape énergivore

C’est souvent dans la phase d’extraction que l’empreinte carbone du CBD explose. Les procédés comme l’extraction au CO₂ supercritique ou à l’éthanol nécessitent de grandes quantités d’énergie, notamment pour chauffer, pressuriser et purifier les extraits. Des chercheurs de l’Université du Colorado ont estimé en 2019 que la production d’un kilogramme de cannabinoïdes pouvait générer l’équivalent de plusieurs tonnes de CO₂ lorsque les installations ne sont pas optimisées. Le choix du procédé, la consommation électrique et la provenance de l’énergie (renouvelable ou fossile) sont donc des éléments clés pour réduire l’impact global.

Transport et distribution : la logistique du CBD mondial

Le marché du CBD est mondialisé. Des fleurs cultivées en Europe peuvent être extraites en Asie, encapsulées aux États-Unis puis expédiées à nouveau en Europe. Cette logistique fragmentée alourdit considérablement le bilan carbone. L’ONG Carbon Trust rappelle que le transport aérien de marchandises reste l’un des postes les plus polluants dans les chaînes de valeur internationales. Pour un produit se voulant naturel et durable, le CBD souffre encore d’une incohérence entre image et réalité, surtout lorsqu’il est vendu sous forme de produits dérivés nécessitant plusieurs étapes de transformation et de transport.

Réduire l’empreinte carbone : quelles solutions ?

Des alternatives existent pour limiter l’impact environnemental du CBD. La production locale, avec un circuit court entre culture, extraction et distribution, est une première étape. L’utilisation d’énergies renouvelables dans les installations de transformation permet de réduire fortement les émissions. Certains producteurs expérimentent également l’extraction à base d’huile végétale ou de solvants naturels, moins énergivores que le CO₂ supercritique. Enfin, le développement de labels “éco-responsables” spécifiques au CBD, à l’image des certifications bio ou des standards ISO, pourrait renforcer la transparence et encourager de meilleures pratiques.

Conclusion

L’empreinte carbone du CBD est à double visage. D’un côté, le chanvre reste une plante précieuse pour l’environnement grâce à sa capacité de captation du CO₂ et sa culture généralement peu gourmande en intrants. De l’autre, la transformation industrielle et la logistique mondiale de ses dérivés ternissent ce tableau. Pour concilier naturalité et durabilité, la filière doit investir dans des pratiques locales, responsables et transparentes. À mesure que la demande augmente, les consommateurs auront un rôle déterminant en privilégiant les marques qui s’engagent réellement dans la réduction de leur impact environnemental.

Sources

  • Prade T. et al., “Carbon sequestration potential of hemp (Cannabis sativa L.)” Science of the Total Environment (2020)

  • Summers K. et al., “Energy and environmental impact of cannabis production” Journal of Environmental Science and Technology (2019)

  • Carbon Trust, rapport sur l’empreinte carbone du transport aérien (2021)

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